Peut-être avez-vous le sentiment de répéter sans cesse les mêmes schémas dans vos relations amoureuses ? Vous avez sans doute l’impression qu’il n’est pas possible de vivre une relation amoureuse ou amicale sans que vous soyez quitté où que vous ne quittiez l’autre. Vous avez le sentiment d’être dépendant affectif de votre partenaire. Vous vous sentez fragile émotionnellement et vous avez l’impression d’être constamment incompris. Alors,vous souffrez peut-être du sentiment d’abandon. C’est un sentiment complexe et somme toute assez présent.
Je vous propose de comprendre comment naît ce sentiment d’abandon et surtout comment réussir à s’en défaire.
Le sentiment d’abandon est vécu comme un traumatisme
L’abandon est la plupart du temps vécu comme un traumatisme. En effet, lorsqu’on se sent abandonné, on se sent vulnérable, sans défense. C’est comme si le monde allait se dérober sous nos pieds et que nous ne pouvions pas contrôler nos réactions. Que faire alors ?
Nous passons en mode défense et la plupart du temps nous fuyons les situations inconfortables. Un autre système de défense consiste à nous positionner dans la peau de celui qui abandonne. Il est toujours plus facile d’abandonner l’autre plutôt que d’être abandonné à nouveau. Invariablement le même scénario se répète encore et encore, jusqu’ à une certaine forme d’épuisement qui, si elle n’est pas prise en considération, peut mener à la dépression nerveuse.
Le problème, c’est que les personnes qui souffrent du sentiment d’abandon, n’ont la plupart du temps pas conscience de ce qui les anime et de ce qui joue en arrière plan au niveau émotionnel. La blessure originelle du premier abandon (réel ou vécu comme tel) se rouvre à chaque nouvelle relation et d’autant plus que les sentiments et la confiance s’installent. Abandon rime avec trahison. En effet, comment faire confiance à quelqu’un lorsque l’on s’est senti trahi une première fois ? Ne dit-on pas que chat échaudé craint l’eau froide ?
Sentiment d’abandon, quelles conséquences ?
Ce sentiment d’abandon peut-être très profond et il peut engendrer également un sentiment de solitude et pousser au repli sur soi. Il faut alors rester vigilant car cette impression d’être incompris peut provoquer des addictions sévères à l’alcool et notamment la prise de substances hallucinogènes. En effet : “Si personne ne me comprend, pourquoi ne pas me réfugier dans un monde parallèle où la réalité serait vivable ?”
Le sentiment d’abandon joue également énormément sur la confiance en soi. Cette confiance elle est renforcée au fur et à mesure des réussites de l’individu et par l’amour que lui porte son entourage proche. Si cet amour est défaillant, c’est l’estime de soi qui en prend un sacré coup. Au fur et à mesure que le sentiment d’abandon se répète, l’estime de soi est susceptible de s’effriter toujours plus, ce qui peut à la longue faire basculer l’individu dans des pathologies plus sévères, comme la boulimie par exemple. Il s’agit alors de combler un vide affectif et on connaît tous les bienfaits de la nourriture et notamment du sucre ainsi que le réconfort qu’ils apportent.
Quelle est l’origine du sentiment d’abandon ?
L’origine de l’abandon se situe dans la grande majorité des cas dans l’enfance. Dans certains cas, il est réel. La mère a abandonné son bébé à la naissance. C’est une expérience que la plupart des enfants adoptés ont connu. Alors même qu’ils étaient le plus vulnérables, à la sortie du ventre maternel, le bébé s’est retrouvé propulsé dans un univers inconfortable pour lui.
On sait, depuis Donald Winnicott et sa théorie de l’attachement, combien il est important pour le nourrisson, en tous cas dans ses premiers huit mois, de rester dans cette fusion avec la mère. Sans ça, le bébé se sent insécure et il lui sera difficile plus tard de s’attacher à qui que ce soit. Il restera dans une apparente distance qui ne fera que masquer son désarroi et son manque de confiance en lui.
A cela s’ajoute pour les enfants adoptés cette quête des origines. Car comment se construire correctement lorsque l’on ne sait pas d’où l’on vient ? C’est pour ces raisons qu’il faudrait que les familles adoptantes soient sensibilisées encore davantage à ces notions, parce qu’elles portent une grande responsabilité dans le développement dans la vie de ces petits êtres déjà malmenés par la vie.
Il n’y a pas toujours besoin d’être abandonné réellement pour ressentir l’abandon. Un père ou une mère absente, en tous cas ressentis comme tels par l’enfant et le complexe se met en place. En effet, les parents ne sont pas toujours aussi disponibles que leurs enfants le souhaiteraient. Eux-mêmes sont porteurs de leur propre histoire et des difficultés émotionnelles qui s’y rapportent. L’enfant s’est senti démuni à un moment où il en avait le plus besoin et ses parents n’ont pas su lui répondre.
Devenu adulte, l’individu peut ressentir à la fois beaucoup de colère et de souffrance face à ces parents qui n’ont pas su remplir leur rôle, aussi bien que ce dont l’enfant aurait eu besoin. L’enfant pris dans ce drame originel aura du mal à refaire surface si aucun mot n’aura été posé sur sa souffrance. Il sera alors pris dans ce complexe d’abandon.
Comment sortir du complexe d’abandon ?
L’une des pistes pour sortir de ce complexe est de réussir à repérer quand l’abandon originel s’est produit et à en comprendre les raisons. C’est vrai que parfois, ce sera impossible, parce que les parents ne sont plus là par exemple. Un travail effectué avec un thérapeute sera le plus bénéfique. Le professionnel saura accueillir l’individu dans ses émotions et ses sentiments mêlés et l’aidera à tirer le fil de la pelote qui le guidera vers la lumière.
Il existe plusieurs méthodes pour venir à bout de ce complexe, notamment l’hypnothérapie et les thérapies comportementales et cognitives. Ces thérapies brèves sont excellentes pour faire disparaître les symptômes. Elles sont d’ailleurs très réputées à cet égard. Peu à peu vous réussirez à reprendre le contrôle sur ce qui déclenche vos systèmes de défense. Dans quelle situation, comment vous vous sentez lorsque les crises d’angoisse apparaissent, quelle réponse y apporter ?
L’art thérapie peut être également une bonne alternative à ce type de thérapies. Si vous n’avez pas envie de passer du temps dans le cabinet d’un thérapeute, alors pourquoi ne pas vous exprimer par la peinture, par exemple. Laisser libre court à votre créativité est à la fois cathartique et vecteur de bien-être. C’est en quelque sorte une forme de méditation. Le professionnel saura vous aiguiller pour laisser s’exprimer vos émotions sur le support artistique. Vous pourrez, au fur et à mesure, lâcher la pression et reprendre confiance en vous.
Par ailleurs, si vous souhaitez comprendre les raisons profondes de ce complexe d’abandon, je ne saurais que vous recommander le Rêve Éveillé Libre. Ce mode de thérapie douce vous permettra d’entrer au plus profond de vous-même, aidé de votre inconscient. C’est une méthode qui ne traite pas spécialement les symptômes mais vous découvrirez au fur et à mesure des séances que vous aurez davantage confiance en vous, que vous sortirez peu à peu de la dépression, si tel est le cas, que les symptômes auront tendance à disparaître.
Le Rêve Éveillé Libre stimule votre imaginaire et votre potentiel créateur. Peu à peu les sentiments et les émotions négatives laisseront place à une meilleure connaissance de vous même et de la personne que vous êtes vraiment. Vous aurez à votre tour davantage d’empathie et vous serez susceptibles de ressentir une certaine paix intérieure.
Ce serait faux d’affirmer qu’après une thérapie on ne souffre plus jamais d’abandon. Mais lorsque ce sentiment réapparaîtra, vous serez en mesure de l’apprivoiser et vous serez en mesure de prendre la distance nécessaire pour ne plus vous laisser envahir par vos émotions. C’est une sorte d’équilibre qui saura vous apporter une certaine sérénité.