Comment canaliser la colère ?

Volcan de la colère

J’avais envie d’explorer nos sentiments à travers cette série d’articles que je débuterai sur le thème de la colère. Pourquoi la colère ? Parce que c’est un sentiment présent chez nombre de mes patients.

Tout d’abord, on pourrait définir la colère comme la somme d’émotions non contenues qui déferlent en nous sans que nous puissions y faire face. La colère c’est avant tout une énergie qui déborde. Quelque chose qui pousse de l’intérieur, comme une vague qui nous emporte. Elle est la composante , entre autre, de notre part d’ombre (archétype développé par Carl Gustav Jung). C’est d’ailleurs pour cela qu’elle nous fait si peur et que la plupart du temps nous la refoulons.

De nos émotions naissent le sentiment. Les émotions, ce sont nos joies, nos peines, nos frustrations… Le sentiment est ce que nous en faisons. Est-il possible de ne pas avoir de sentiments ? Certains vous diront que oui. Mais cela demande un véritable travail sur soi qui peut prendre des années. On peut simplement être traversé par une émotion et la rejeter aussitôt après. C’est ce qui permet ne pas développer de res[sentiment]. C’est plus facile à dire qu’à faire. Nous sommes avant tout des humains et il est légitime de ressentir de la colère.

La colère, fille de l’injustice et de l’impuissance

La colère naît très souvent d’un sentiment d’injustice ou d’impuissance. Injustice face au deuil. Pourquoi celui ou celle qu’on aimait tant nous a quitté-e ? Pourquoi cette fichue maladie l’a-t-elle emporté-e ? Pourquoi ne nous reverrons-nous jamais sur cette Terre ? Ce sont autant de questions auxquelles nous n’avons pas de réponses et qui prouvent notre impuissance face aux mystères de la vie.

On pourrait décliner cet exemple face à toutes les tragédies que nous traversons. Celui qui a perdu son job alors qu’il n’était pas responsable de la situation éprouvera de la colère tout comme celui qui a tout perdu face aux éléments déchaînés de la nature…

La colère naît également de l’état de victimisation dans lequel les victimes se trouvent suite à un traumatisme ( accident de la route, violence physique ou psychologique, blessure par balle, agression sexuelle, viol, inceste… ). Plus la victimisation est importante, plus la colère est susceptible d’exploser à la façon d’un volcan. C’est pourquoi il est important de la désamorcer tant qu’il en est encore temps.

Que faire de sa colère ?

Comme je le disais juste avant, il est important de sortir de système de victimisation. Pour cela, il faut déjà commencer par reconnaître l’ampleur de la souffrance qui a engendré cet état.

Les personnes dissociées ne peuvent malheureusement pas toujours avoir accès à la cause de leur souffrance. C’est tout l’enjeu de la mémoire traumatique et de ses conséquences à long terme sur l’individu. Combien de personnes ont subi des agressions sexuelles et ont occulté les faits. Cela déclenche une rage telle qu’elle peut se transformer en haine contre la société. C’est un cercle vicieux. La colère engendre la colère. C’est comme une énergie destructrice qui s’auto-alimente et qui peut faire des ravages conséquents si elle n’est pas maîtrisée.

Une fois le doigt mis sur l’origine du trauma, ce n’est qu’une question de temps ( à mon sens) pour le digérer, à condition d’être accompagné par un professionnel qui saura vous guider dans ce travail de désamorçage des émotions. La colère n’est alors plus qu’une étape à franchir. Vient après l’étape de la reconstruction.

Certains artistes se nourrissent de leur colère pour engendrer des œuvres d’art magnifiques ( que ce soit dans la peinture, la sculpture, la danse, le théâtre, la musique, la littérature…). D’autres se lancent dans le sport de façon éperdue, vont jusqu’au bout de leurs limites. D’autres encore font le tour du Monde ou se lance à corps perdu dans des actions humanitaires. D’autres encore décident de devenir à leur tour thérapeute.

Chacun peut selon l’énergie qu’il a en lui, décider de la façon dont il va pouvoir canaliser sa colère. Certaines fois, simplement écouter une musique qui nous fait du bien ou regarder un beau paysage peut suffit à désamorcer la « bombe ». Le tout est d’accepter nos sentiments pour ce qu’ils sont. C’est une première démarche essentielle à l’apaisement.

Matthieu Le Tousse

Matthieu Le Tousse

Praticien en Rêves Eveillé Libre

Thérapeute spécialisé dans l'analyse des rêves, j'aide ceux qui le souhaitent, à retrouver l'estime d'eux-mêmes, sortir de la dépression, ou encore vaincre une phobie ou des angoisses.

Retrouvez-moi sur les réseaux sociaux :

Ceci pourrait également vous intéresser :

La Tristesse, comment la reconnaître et bien l’exprimer ?

La Tristesse, comment la reconnaître et bien l’exprimer ?

La tristesse est une émotion qui vient des profondeurs. Elle nous secoue parce qu'elle vient toucher des point sensibles de notre personnalité, elle vient réveiller des failles qui n'étaient pas comblées. Elle se nourrit de nos peurs, de nos croyances. La tristesse...

4 informations pour comprendre la culpabilité

4 informations pour comprendre la culpabilité

Il y a quelques temps, j'accompagnais une femme en cure de Rêve Eveillé Libre, rongée par la culpabilité. Victime de viol dans sa jeunesse, elle se sentait encore coupable de ce qui lui était arrivé. Nous avons travaillé ensemble sur cette culpabilité et maintenant...