Voici un exemple concret du travail de thérapie en lien avec le quotidien. Ou, comment agissons-nous dans notre vie présente en fonction d’événements traumatiques ou tout simplement marquants de notre passé, notamment dans la résolution du deuil ?
Faire du lien
Mon travail est de faire du lien avec ce qui se dit en surface et ce qui agit la personne, de façon inconsciente. Une jeune femme cette après-midi m’expliquait comment elle ne supportait pas de dire et redire la même chose chaque année, d’apprentie en apprentie. Elle me racontait combien c’est quelque chose qui devenait de plus en plus insupportable. Mon travail, en tant que thérapeute, n’est pas de juger la personne, mais de l’aider à comprendre pourquoi elle réagit de la sorte. Je la questionnai sur ce qui, pour elle, se cachait derrière ses accès d’humeur récurrents. Après un temps de réflexion très court elle me dit qu’elle n’avait pas le temps. D’ailleurs elle n’a jamais eu le temps de ne rien faire.
Revenir aux sources de l’événement marquant
Mais que pouvait bien donc cacher cette fuite en avant ? Elle m’avoua qu’elle avait l’impression qu’elle n’aurait jamais assez de temps pour accomplir sa vie. La vie est trop courte selon elle. Je l’invitai donc à s’interroger sur le sens de la vie, de la mort. Croyait-elle en un au-de-là ? Elle me répondit qu’une fois mortes, les personnes s’incarnent en une sorte de fantômes qui nous accompagnent dans notre vie de tous les jours. Étrange cette histoire de fantômes ! Alors je continuai mon travail « d’investigation » et j’eu à peine le temps de prendre une respiration, qu’elle me parla de son grand-père qui était décédé alors qu’elle n’avait que 5 ans. D’ailleurs, à cette époque la maison de ses parents se dressait non loin du cimetière où son grand-père est enterré.
Il ne nous restait plus qu’à dérouler le fil de la pelote. La prise de conscience de cet événement traumatique a donc permis à cette jeune femme de se rendre compte à quelle point elle était restée bloquée dans un système de loyauté vis à vis de ce grand-père bien aimé, qui l’handicape encore aujourd’hui dans les émotions qu’elle éprouve au quotidien. Volontairement, je ne rentrerai pas en détail, par souci de discrétion, dans le travail de prise de conscience que cette loyauté avait ancré en elle.
Résolution du deuil
Le Rêve Eveillé Libre est un outil formidable qui permet de résoudre les problématiques les plus coriaces, mais il est des fois où l’hypnose peut être d’un grand secours. Souvent, lors de deuils douloureux et parfois non résolus, je propose une séance d’hypnose conversationnelle. Elle aussi, cette méthode met en marche la dynamique de l’imaginaire et permet à la personne de visualiser le défunt et de couper les liens symboliques qui l’empêchaient de se réaliser complètement.
Voici donc, comment une problématique somme toute anodine, peut en fait révéler combien, certaines fois, il y a des fragments de nous qui ne sont pas complètement dans la vie. C’est le rôle du thérapeute que de ramener ces personnes à leur vraie place. C’est à dire parmi nous, les vivants.